Peintre - Autrice - Illustratrice
Joëlle STAUFFACHER
Deux Petites graines
«Deux petites graines» raconte une histoire simple et douloureuse.
La perte d’un jumeau pendant la grossesse.
Le jumeau restant, dès sa naissance, a besoin d’entendre son histoire.
Il a besoin de mots qui racontent, de mots qui soulagent et qui apaisent.
J’ai écrit ce texte pour moi et pour Anna, la fille d’une amie.
Anna est née sans sans sœur disparue autour de la 10eme semaine de grossesse.
Ce texte est venu à moi à un moment particulier.
Anna traversait une phase d’apathie, de tristesse profonde.
Alors qu’elle avait un peu moins de 18 mois, elle restait prostrée sur le canapé sans bouger,
le regard vide.
Avec sa maman, nous avons soudain réalisé que ce moment correspondait
précisément à la date anniversaire de la disparition de sa jumelle.
C’est pour l’aider à comprendre et à mettre des mots sur sa peine que j’ai écrit
«Deux petites graines».
C’est avec beaucoup de joie que je vous propose ce projet aujourd’hui en ligne.
Qu'il puisse aider les enfants et les parents dans cette épreuve.
L'avis de Sophie Gidrol Palliatothérapeute
En tant que professionnelle du deuil, j'ai eu l'occasion d'accompagner de nombreux enfants et familles confrontés à des pertes plus ou moins précoces. L'histoire de ce jumeau, qui a grandi en portant le poids de la perte de son frère in utero, soulève des questions profondes sur le chagrin et l'identité. En effet, ce jumeau n'est pas forcément en conscience de son histoire in utero, soit parce que ses parents eux même ne sont pas au courant, soit parce que cela ne lui est pas transmis.
Pour l’enfant vivant, la perte d’un jumeau avant la naissance peut engendrer des sentiments complexes.
Bien qu’il soit entouré d’amour et de joie, il porte en lui un vide, une absence, qui sans qu'il ne puisse toujours l'exprimer, influence sa manière de se percevoir et d’interagir avec le monde. Ce lien unique, même s’il est invisible, peut se traduire par une quête de compréhension de son propre chemin dans la vie.
J'ai pour habitude de dire, qu'un deuil peut réveiller un deuil mal cicatrisé. Un deuil peut donc être le déclencheur d'une prise de conscience telle que la perte d'un jumeau in utero.
Accompagner cet (ancien) enfant dans son cheminement implique de lui offrir un espace sécure et bienveillant pour explorer ses émotions. Parler de son jumeau, créer des rituels en mémoire de celui qui n'est pas là, ou même se permettre d'éprouver de la tristesse en toute sécurité peut aider à intégrer cette perte dans sa vie. Avec le temps, la personne pourra intégrer cette perte et apprendre que vivre avec la mémoire de son jumeau n'implique pas d'oublier, mais plutôt d'honorer un lien qui transcende la vie et la mort.
En fin de compte, chaque enfant est unique dans sa façon de naviguer à travers le deuil. Il peut trouver, au fil des années, des moyens de célébrer la vie de son jumeau tout en forgeant son propre chemin. La mémoire du jumeau perdu continuera d'influencer sa vie, enrichissant son existence de façon subtile et profonde.
Faites confiance à ce que vous ressentez, à ce que votre corps essaie de vous partager.
Sophie GIDROL
Palliatothérapeute et Thérapeute en Intelligence Relationelle